Porc Les exportations vers la Chine comblent le déficit provoqué par l'embargo russe
Les exportations vers la Chine ont permis en 2016 à la filière porcine française de combler le déficit de vente à l'étranger provoqué par l'embargo russe il y a deux ans, a-t-on appris mercredi auprès du Marché du porc breton (MPB).
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En 2016, « les Chinois ont importé le double des volumes achetés par la Russie avant 2014 », a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Joly, le directeur du MPB, le marché de référence au plan national pour le prix du porc. Les Chinois ont importé trois millions de tonnes en 2016, a-t-il dit.
Cette évolution, qui a permis une remontée des cours après la crise consécutive à l'embargo, « semble durable », a-t-il considéré. « La Chine est en manque chronique de porcs. Le pays a décidé un arrêt de production dans les zones périurbaines et une délocalisation dans l'ouest du pays, mais ça semble difficile pour de nombreuses raisons », a expliqué Jean-Pierre Joly. L'Europe fournit actuellement « 70 % des importations chinoises », a-t-il précisé.
Si l'on compare au début 2016, « la situation du marché s'est nettement améliorée. A l'époque, il y avait des stocks partout. Mais actuellement, il n'y en a plus du tout et la situation (du marché) est saine », a souligné le directeur du MPB. « Outre la Chine, le Japon, la Corée du sud, les Philippines, ont aussi acheté des volumes conséquents à leur échelle », a-t-il ajouté.
Lundi, lors de la dernière séance au MPB, le prix du porc s'est établi à 1,325 euro/kg, contre 1,35 il y a deux ans, avant l'embargo russe. « Le cours de janvier est habituellement le cours le plus bas de l'année. Mais cette année, on est à 21 % au-dessus des prix de la même période en 2016 en raison de cette opportunité chinoise qui a fait monter les cours », a estimé Jean-Pierre Joly.
La situation est également satisfaisante au plan européen où les cours chez les principaux concurrents, Allemagne et Espagne, sont assez proches des prix français, ce qui facilite la fluidité du marché. Autre paramètre positif : en janvier, le cours aux États-Unis est « à nouveau très proche du cours UE », ce qui est bon pour les exportations européennes, s'est réjoui Jean-Pierre Joly.
La filière porcine a traversé une crise particulièrement grave à la suite de l'embargo russe, suscitant d'importantes manifestations d'éleveurs pendant l'hiver 2015/2016.
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